top of page

"archi_teXtures sonores"

paysages sonores architecturaux

" Ecoutez un édifice vide de tout homme.

Il respire, il a sa propre vie.
Le parquet, les poutres craquent,

les radiateurs craquètent,

les chaudières grognent. »


R. Murray Schafer - The Tuning of the World - 1977
 

Note d'intention :

​

 

Je n’aime rien de plus que d’écouter

et partager des écoutes au grand air.

J’aime parcourir librement des espaces libres

par le regard et les oreilles,

ces oreilles là qui ont aussi des orTeils.

Partir à l’écoute d’un territoire par la marche,

pour promener mes oreilles (puis celles d’un public)

dans les moindres recoins du paysage,

pour y chercher des points d’écoute(s) spécifiques,

de l’inouï,

ou bien encore pour saisir la banalité

et sa poétique triviale dans des dimensions inattendues,

parce qu’encore in-entendues,

ou bien simplement données à entendre,

autrement.

​

J’aimerais pourtant, ici, venir ausculter un lieu fermé,

une bâtisse, ses éléments constituants, son bâti.

Et y proposer une installation performée.

Un concert d’espaces donnant à entendre,

à un public en mouvement,

les acoustiques natives -ou réinventées-

d’un lieu conçu autant comme un paysage

que comme un instrument

que comme un complice

avec qui je composerais

et avec qui j'improviserais en duo,

avec lui seul,

et tout à son écoute.

​

Écouter cette architecture

comme on écouterait tout environnement sonore

ouvert,

avec des murs en plus…

 

Envisager ces murs comme des parois qui,

au lieu d’emprisonner les sons,

ne seraient là que pour mieux les laisser respirer,

résonner, se répercuter.

 

Afin aussi de révéler les (presque) silences

qui les habitent, à l’abri.

 

Et

-chacun l’expérimente chaque jour -

puisqu’il n’y a pas de mur qui ne soit poreux,

ouvert sur l’extérieur, par delà sa fonction,

écouter à travers eux,

les vibrations d'un monde

qui se donne

-toujours-

à entendre

derrière,

à travers,

au delà des murs.

Faire entendre l'organicité,

la vitalité sonore,

vibratoire du bâtiment qui,

comme tout écosystème plus vaste

est habité de nombreuses espèces en lutte,

en symbiose, en équilibre :

flux,

fluides,

courants,

ondes,

corps,

matériaux...

 

Dans un jeu de cadrages,

et re_cadrages,

de perspectives

et de changement de perspectives,

à travers le tracé de nouvelles lignes de fuites

mais aussi l’ouverture sur des horizons invisibles,

faire transparaître progressivement ce lieu

comme un paysage :

un paysage sonore architectural.

 

Puis re_composer ce paysage

à travers les résonances,

les échappées qu’offriront les différentes pièces,

dans leur enfilade,

leur superposition,

leur proximité,

leur éloignement.

Finalement notre dessein pourrait se résumer à

déconstruire cet édifice à travers un plan sonore inédit,

et,

sans pousser (physiquement) les murs,

et sans retirer le toit,

​

donner à entendre la vie bruissante

hôte de tout espace clos

mais toujours

en intime connexion avec l’environnement qui l’entoure,

le traverse,

le rencontre.

 

 

 

"À partir de ressources tout à fait communes,

que chacun possède plus ou moins dans son habitat, Stéphane Marin arriva à composer une œuvre riche

et à la complexité sonore certaine.

Elle aspirait des moments calmes et d’autres plus bruissant du lieu, elle convoquait ses nuits et ses jours,

elle mobilisait son passé et son présent,

elle conviait aussi ses abords.

Par cette composition « d’infra matières » rendu solidaires,

la proposition dialoguait avec les écrits de Junichirô Tanizaki.

Tandis que ce dernier pensa avec subtilité

l’importance du faiblement perceptible dans les espaces,

Stéphane Marin témoigna, par le son,

de « l’épaisseur de silence » d’un lieu" - 

 

Paul de Sorbier (Maison Salvan)

Partenaires

​​

Co-production / Accueil en résidence :

 

>> Avril 2017

Maison Salvan - Espace d'Art contemporain - Labège

>> Nov 2017 /  Juin 2018 / Sept 2018

L'Usine - Centre National des Arts de la Rue et de l'Espace Public - Tournefeuille

>> Nov 2021

Théâtre de Montbéliard - Ma Scène Nationale - Montbéliard

 

 

"Les lieux dans lesquels sont produits les sons ne sont pas neutres;
s'ils sont des résonateurs qui marquent la matière, ils sont aussi des lieux sociaux,
et leur degré de silence ou la nature de leur bruit de fond
exprime une particularité sociale, du calme à la surcharge, à la violence."
Daniel Deshays - Pour une écriture du son

bottom of page